Saturday, November 29, 2014

Le mystère des vampires découverts en Pologne enfin élucidé ?



Il existe en Pologne des sépultures étrangement sordides. Les défunts, d’âge et de sexe différents, ont été enterrés aux alentours du 17ème et 18ème siècle, dans le cimetière médiéval de Drawsko, au nord-ouest du pays. Leur particularité : présenter une faucille sous la gorge ou une pierre entre les dents. Cette bizarrerie a longtemps poussé les chercheurs à penser que les défunts étaient craints et que ces artifices post-mortem étaient surement un moyen de les empêcher de revenir d’entre les morts. En effet, au 17ème siècle, les croyances ancestrales étaient encore bien ancrées dans les esprits tout comme les mythes autour du vampirisme.

Accusés de vampirisme

Les vampires ne se distinguaient alors pas vraiment par leur goût du sang prononcé mais plutôt par leur capacité à ressusciter pour hanter les vivants et les tuer en un clin d’œil. Selon les convictions de l’époque, n’importe quelle personne non baptisée ou victime d’une mort violente pouvait se transformer en vampire une fois décédée. Autre pré-requis de ce genre : être étranger, s’être suicidé ou alors être parmi les premiers à mourir lors d’une épidémie. Tous ces facteurs favorisaient la possibilité que le défunt revienne en qualité de vampire après être passé de vie à trépas. D'où la pierre et la faucille. Placée au niveau du cou, la faucille aiguisée avait pour but, si le vampire se réveillait, de lui couper la tête avant qu'il puisse attaquer quiconque. La pierre dans la bouche était elle, destinée à maintenir la mâchoire bloquée et donc à empêcher que le mort-vivant ne morde ou se nourrisse de quelqu'un d'autre, a détaillé Lesley Gregoricka de la University of South Alabama, membre de l'équipe de recherche. Mais pourquoi les défunts découverts en Pologne avaient-ils été considérés comme de potentiels morts-vivants ? Cette question a longtemps taraudé les chercheurs alors que les squelettes ne montraient pas de signe de mort violente. Pour y répondre, ils se sont donc attelés à l’étude des squelettes mis au jour. Six sépultures accompagnées d’une faucille ou d’une pierre ont donc été examinées et comparées à une cinquantaine parmi les 300 autres retrouvées sur le site.

L’hypothèse des immigrants écartée

Le projet a été mené par une équipe américo-canadienne de chercheurs qui est partie de l’hypothèse que les six sépultures étaient celles d’immigrants. Les écrits de l’époque rapportent en effet une vague de migration importante vers la Pologne. Les six défunts de Drawsko pourraient ainsi avoir été présumés vampires en raison de leur statut d’étranger. Pour tester leur théorie, les chercheurs ont mesuré pour chaque squelette le rapport isotopique du strontium. Chaque région du monde présente un rapport unique de ces isotopes. Ainsi, en analysant celui présent dans les restes des défunts, il est possible d’identifier si ceux-ci proviennent ou non de la région. Contre toutes attentes, les résultats, publiés dans la revue PLoS ONE, indiquent que les six prétendus vampires étaient eux aussi des habitants de la région. L’hypothèse des immigrants est donc désormais écartée, ce qui permet d'apporter davantage de crédits à une autre hypothèse.

Victimes d'une maladie ?

Aujourd'hui, l’équipe envisage la possibilité d’une épidémie fulgurante de choléra, une maladie infectieuse, considérée depuis des siècles comme un vrai fléau mais qui n'est arrivée que plus tard en Europe. "L'épidémie de choléra qui a traversé la plupart de l'Europe de l'Est durant le 17e siècle pourrait être une explication derrière ces pratiques mortuaires", explique l'étude des scientifiques.  Il est ainsi possible que les défunts aient été les premiers à en être victime obtenant de surcroit la réputation de vampires. "Les personnes ne comprenaient pas grand chose au monde qui les entouraient. Par exemple, ils n'avaient aucune connaissance sur les maladies infectieuses, qui étaient un problème majeur à cette époque", a expliqué à l'IBTimes, Lesley Gregoricka de la University of South Alabama. "Ces maladies étaient des choses dont les gens avaient peur - particulièrement le choléra, qui pouvait vous tuer en quelques jours ou heures. Les personnes ne savaient pas que cela se transmettait par une bactérie présente dans l'eau potable contaminée. Et parce qu'ils ne pouvaient pas l'expliquer, ils ont associé le choléra au surnaturel, particulièrement aux vampires", a t-elle poursuivi.  Pour en apprendre davantage sur ces villageois, les scientifiques comptent mener d'autres analyses chimiques sur les squelettes mis au jour dans les sépultures.



En savoir plus: http://www.maxisciences.com/vampire/le-mystere-des-vampires-decouverts-en-pologne-enfin-elucide_art33922.html

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